Journal des épisodes (Volume I et II)
Enregistré au Canada, le 1er volume en ’92, 2011, 12, 13.
Les principaux acteurs en sont : Michel Lambert : Batterie et Maïkotron / Alexandre Grogg : Piano / Guillaume Bouchard : contrebasse. Apparaissent aussi : Reg Schwagger : Guitare et le Winnipeg Symphonic Orchestra (WSO).
Michel présente son travail (Liner notes) : «Ce disque contient 92 épisodes écrits en 1988. Composées pour orchestre symphonique, les partitions ont été retravaillées pour trio, avec interprétation et improvisations. C’est un travail vivant, bouillonnant, joyeux, en transformation constante. Il défie le temps linéaire, la continuité musicale étant conséquente des cycles temporels journaliers. C’est la résultante d’une série de mouvements différents, circulaires, multi directionnels, et parallèles, ils se superposent et s’entrecroisent de façon souvent simultanée».
Puis : «J’affirme que la composition musicale n’est jamais achevée. Elle se transforme constamment, traverse le temps, sur plusieurs paliers et dans différentes directions à la fois , et se pointe toujours sous un aspect surprenant et inattendu.»
De nouveau un travail croisé (et soigné) de vignettes, dessins, peintures et compositions musicales. 189 titres sur 2 disques, de 06’ à 5 minutes 54’ ! Architectures et Géométries variées sur ces albums composites. Des morceaux bien distincts interprétés en duo, trio, avec quintet de chambre ou orchestre symphonique… Et tout se tient !!! Magie du Génie. On pouvait craindre une suite de saynètes disparates en fouillis, il n’en est rien de tel. L’ensemble est cohérent (enchaînement des compos et interprétations/impros), fait de pièces courtes à très courtes, on en cherche-désire la suite… qui se trouve en fait, après, ou avant, ou dedans, à chacun de trouver, ou de choisir.
On serait tenté de supprimer les pauses entre les plages pour s’assurer de la juste continuité de l’œuvre… pas utile, C’est le temps nécessaire à reprendre son souffle, différencier les éléments d’inspiration, s’attarder sur le nom des morceaux : ‘Verre de Kahua. Pourvu d’un réalisme douteux, transformé en bâton de croquet’ (durée 16’) ou ‘Objets devenus curieux lorsque, présentés hors contexte’ (8’)… La poésie est omniprésente tout le long (de la vie ?)… Des épisodes de la vie de Michel Lambert…
La musique, elle, est, comme toujours chez Michel, attachante, passionnante, surprenante… Toujours servie par des musiciens heureux de jouer ensemble, cherchant à se dépasser pour embarquer les autres dans une épopée (fut-elle de quelques secondes) plus folle que ce qu’on l’en attend et plus lointaine que l’oreille puisse percevoir.
Voyage au bout du crayon racontant les surprises et la banalité exacerbée du quotidien. Imprévisible, surréaliste, nouveau, déco, résolument contemporain : l’art exprime, magnifie la beauté de chaque instant du présent éternel.
Merci à toi Michel de nous rendre un peu plus intelligent à chaque écoute d’une note que tu crées.
Par Alain Fleche
Chez JazzFromRANT