Dead Jazz – Plays The Music Of The Grateful Dead

1963, naissance de Lionel Belmondo

1965, création de Grateful Dead

1967, naissance de Stéphane Belmondo

Hasard ou destinée ? Peu importe.

Il est juste amusant de constater que lors de la disparition en 1995, des « morts reconnaissants » (traduction québécoise du nom de ce groupe US originaire de Palo Alto) les frères Belmondo et les membres de leur nouveau collectif appelé « Dead Jazz » avaient au plus une trentaine d’années. Leur enfance, fût donc plus ou moins bercée par les sonorités éclectiques de ce groupe phare du mouvement psychédélique, sorte de synthèse du folk, du blues, de la country, du rock, de la musique expérimentale, et même du jazz modal, si l’on en croit Wikipedia.

Serait-ce par cette lorgnette que Lionel Belmondo aurait un jour eu l’envie d’aller plus loin que la simple « reprise », pour proposer une véritable relecture instrumentale des œuvres de jeunesse des rockers californiens ?

Autre piste, les influences jazz des Grateful Dead, apportées par le trompettiste Phil Lesh, ami du co-leader Jerry Garcia et très influencé par le free jazz, le groupe s’étant fait un nom dans les bars de San Francisco où il se livrait à des improvisations étirées en longueur, inspirées par un certain John Coltrane.

Dans son univers musical très coltranien et polymorphe, Lionel a réussi (sans mal) à attirer son frère cadet Stéphane et une brochette de fines lames, comme Éric Legnini et Laurent Fickelson aux claviers, confiant la rythmique à Thomas Bramerie (contrebasse) et Dré Pallemaerts (batterie).

Les Dead Jazz font résonner tout leurs talents dans les paysages mélodiques de « China Cat Sunflower », « Dark Star », « St. Stephen » ou « Rosemary ». Le lyrisme contenu laisse aussi la place à l’émotion sur la ballade « Stella Blue », puis l’aventure jazzistique tourne au free psychédélique avec « Blues For Allah », apothéose du projet.

La douceur alterne donc subtilement avec l’énergie, poussée parfois jusqu’à la transe. Chacun des membres de Dead Jazz prend sa place, sans excès, sans pécher d’orgueil. Le son droit, direct du saxophone de Lionel tend la nervosité du rock lorsque c’est nécessaire. La douce trompette de Stéphane Belmondo se substitue aux voix. Le funky Éric Legnini sur le piano Rhodes répond à Laurent Fickelson, dont l’orgue Farfisa très vintage se régale à dater le propos dans les Seventies. Thomas Bramerie et Dré Pallemaerts servent avec aplomb et justesse, puissance et souplesse les 8 titres du CD.

Les Dead Jazz, bien vivants et très reconnaissants du succès qui anime le projet depuis sa sortie seront en « live » à la Salle du Vigean à Eysines le 5 avril 2024. (Programmation hors les murs du Rocher de Palmer de Cenon).

Signé Vince

B-Flat Recordings/ Jazz & People

https://bflatrecordings.bandcamp.com/album/deadjazz