Open Waters

Jacob Karlzon continue son parcours en trio avec « Open Waters ». Un pied dans l’acoustique, l’autre dans l’électronique, le musicien et compositeur suédois nous invite à découvrir « la bande-son de nos films imaginaires » avec un onzième album.

À chaque projet, il évolue, intègre à son travail tous les genres, et agrandit le champ des possibles. Jacob Karlzon est l’archétype de l’artiste adepte de nouveaux horizons. En 2012 déjà, son album « More » intégrait à un jazz harmonieux l’agressivité d’une guitare électrique pleine de distorsion. Le clip de « Higher », extrait de « Now » sorti en 2016 nous avait ensuite convié à une session wingsuit dans les Alpes sur un fond alliant percussions électroniques et piano acoustique. Fasciné par les possibilités offertes par les nouvelles technologies, c’est dans un trio composé du bassiste Morten Ramsbøl et de Rasmus Kihlberg à la batterie, que Jacob Karlzon cultive son image de « musicien alternatif », avec la même volonté de faire découvrir de nouveaux sons et de nouvelles images.

Quatre ans après les paysages aériens de « Higher », le musicien originaire de Jönköping présente un autre décor, plus proche de l’eau : « J’ai vraiment envie d’emmener mes auditeurs au bord de la mer, avant de les laisser décider dans quelle direction ils voudraient nager ». Dès le premier titre « Open Waters », les subtiles notes du piano de Jacob Karlzon alliées au son des balais, proche du sable que l’on touche avec nos mains, débutent la mise en place d’un paysage qui se précise au fur et à mesure des morceaux. Loin d’être mise en retrait, la basse à son mot à dire dans « Secret Rooms », et offre de vibrantes notes que l’on retrouve aussi dans « Ever Changing ».

Sombre au premier abord, l’album et ses musiciens changent de registre et nous surprennent grâce à l’énergie des morceaux suivants. Le trio met de côté la mélancolie au profit de l’intensité par des rythmiques de batterie puissantes dans les titres « Motion Picture », « Slave To Grace » ou « Look What You Made Me Do », avant de retrouver le calme dans « How It Ends » et « Panorama », qui vous permet de voir en hauteur ce paysage que vous avez créé, et d’en constater l’importance. Du vif au calme, Jacob Karlzon aime créer ses moments de surprise et réussit à transporter ses auditeurs grâce à neuf compositions riches.

Vraie invitation à l’imaginaire, « Open Waters » vous emmène dans un paysage dont vous pouvez faire ce que vous voulez, en le découvrant comme bon vous semble.

Corentin MARATRAT

(2019 Warner Music)