Tevet Sela – Sweet Tears

4 étoiles sup

Tevet Sela : Saxophone alto, composition

John Roney : Piano

Mike Downes : Contrebasse

Mark Kelso : Batterie

Ce saxophoniste alto né en Israël vit à Montréal depuis 2010. Il y est devenu une figure marquante de la scène jazz canadienne, programmé d’ailleurs le 06 juillet dernier au Festival International de Jazz de Montréal. Ses 7 albums précédents ont reçu des critiques élogieuses de la part des spécialistes et il a été nommé pour plusieurs prix. Il a également joué pour des musiques de film et de téléfilms. Depuis plus de deux décennies, il parcourt les festivals de jazz internationaux dont en France.

Ce dernier opus « Sweet Tears », qu’il a composé en totalité, est un « melting pot » très réussi où ses influences musicales moyen-orientales, klezmer, latin-jazz fusionnent parfaitement avec le jazz.

Mes morceaux préférés :

« In your Own Words » : Mélange tonique et plein de groove de rythmes jazz et latin jazz, le saxophone alto de Tevet Sela fuse avec énergie et volubilité puis John Roney au piano reprend les accords avec la même fougue sur une rythmique qui tourne promptement : Mike Downes fait vibrer fort sa contrebasse et Mark Kelso percute à la batterie pour une ouverture très pétillante de l’album !

« Better Days » : Morceau plus calme en mid-tempo souhaitant avec optimisme un futur mondial plus paisible. Le saxo très présent volute joyeusement, le piano apporte du lyrisme, le batteur impulse aux balais un groove pénétrant.

« Sweet Tears » : Les sonorités moyen-orientales transpirent dès l’entame de cette mélodie jouée avec tendresse par le quartet. Les 2 solistes s’expriment tour à tour avec beaucoup de liberté, les improvisations du saxo sont puissantes, le retour sur le thème nous donne un exemple de belle complémentarité. « Sweet Tears » titre éponyme de l’album reflète la large gamme émotionnelle du disque tout entier.

« Naked Soul » : Ballade bluesy jouée avec beaucoup de feeling, la construction peut faire penser à un gospel dans lequel l’alto remplace les voix, le piano rythmant autant que basse et batterie.

« Omaya » : Longue mélodie rythmée, dansante à souhait, avec à nouveau ce mélange harmonieux d’influences diverses, les solis improvisés sont brillants, festifs et joyeux, la rythmique explosive !

« Far Yet Close » : Le paysage décrit, presque visuel, cinématographique pourrait-on dire, évoque un désert du Moyen-Orient, l’ondulation des dunes est éclairée par les sonorités klezmer mêlées au jazz contemporain. Mike Downes nous offre un solo de contrebasse tout en rondeur, nous nous délectons du beau son de l’alto de Tevet. Magnifique !

Bref : Un album plein d’émotion, de charme et de joie à ne pas manquer !

Tevet Sela – Sortie le 14 juin 2024

Chronique de Martine Omiécinski le 20 juillet 2024

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