Alterations

Réputée pour son groove et sa voix chaleureuse, Robin McKelle est de retour avec son huitième album « Alterations ». Un nouvel opus dédié aux inspirations féminines de la chanteuse new-yorkaise, de Dolly Parton à Janis Joplin.

Liza Minnelli et Frank Sinatra le disaient eux-mêmes, ils veulent se réveiller dans cette ville qui ne dort jamais. De jour comme de nuit, New York vit au rythme de ses habitants et des sonorités qu’elle a vu naître sous ses hautes tours. Aucun doute là-dessus, la « Big Apple » a regroupé et regroupe tant de genres et d’artistes dont Robin McKelle fait partie. Et parmi toutes les rues et quartiers de la ville, c’est dans l’intimité d’un studio du Queens que la chanteuse s’est installée pour un hommage très personnel, à des « femmes qui ont changé sa vie. ». Deux ans après « Melodic Canvas », la chanteuse originaire de Rochester fait dans la nouveauté, grâce à un album de reprises au concept surprenant.

Dans cet album, 10 titres dont une composition originale, « Head High », dans laquelle la chanteuse exprime son talent vocal naturel. En collaboration avec le saxophone alto de Keith Loftis, le caractère swinguant du morceau est accentué du jeu de batterie virevoltant signé Charles Haynes et le piano de Shedrick Mitchell, qui ne laissent aucune place au silence. Pour le reste, Robin McKelle et ses musiciens mettent de côté les standards jazz régulièrement repris, pour s’intéresser à un répertoire regroupant tous les genres, des récents succès populaires au rock psychédélique. Éclectique à souhait, « Alterations » débute une tracklist traversant les époques. Dans « Back To Black », Amy Winehouse est honorée grâce à une version mêlant percussions cubaines à une voix puissante, qui signe un récital variant les atmosphères. De la mélancolie dégagée dans « Born To Die » de Lana Del Rey ou « Don’t Explain » de Billie Holiday, le groupe nous offre une poussée d’énergie dans les deux blues proposés dans « Jolene » et « Mercedes-Benz ». De quoi honorer Dolly Parton et Janis Joplin. 

 « N’importe qui peut reprendre mes chansons, ce ne sont que des univers dans lesquels on a vécu, transposé en sons, sur une partition […] Je ne leur demande qu’une chose : prendre chaque note, chaque son et le redessiner à sa propre façon. » : C’est là qu’est l’objectif de Robin McKelle, qui sur cette citation de Joni Mitchell, nous offre une très émouvante version de son titre « River ». Sans copier, la chanteuse marche sur les pas de ses inspirations en y intégrant sa touche personnelle.

Disponible depuis le 14 février, « Alterations » est plus qu’un album de reprises, il offre une nouvelle vie à ces morceaux que nous avons écouté, et que nous écoutons encore. À découvrir !

Corentin MARATRAT

(2020 Doxie Records / Membran)