MachiNations
❤️ [COUP DE CŒUR] Dans le courant créatif d’albums tels que « Spectrum », « Non-acoustic Project » et « Da Li », voici « MachiNations », le nouveau disque du saxophoniste Yannick Rieu. Bien connu et respecté à l’international, et en bonne voie de l’être mieux en France, suite à une fructueuse tournée en novembre dernier, ce navigateur curieux de tout frémissement, en permanente recherche sonore, est attiré, on l’a vu, pas les possibilités quasi infinies du numérique et par celles que permettent des collaborations avec les musiciens de la génération montante. Yannick Rieu est un coltranien qui ne s’en cache pas, les grands espaces et l’extension du domaine des possibles musicaux sont donc sa quête quotidienne. Outre celle de ce mentor d’exception, d’autres directions ont eu ses faveurs, de grooves divers en ethno world en passant par le jazz rock et le funk. Aujourd’hui, tout en puisant dans le coffre-fort grand ouvert de ses expériences passées, ses aspirations vont à une certaine universalité, un abandon progressif des étiquettes mercantiles et limitées, pour jouer simplement « sa » musique, celle du moment présent, qu’il recueille à chaque instant dans les moindres recoins de son âme. Entouré d’une sérieuse équipe de fervents gambadeurs, formée de Jérôme Beaulieu (piano, claviers), de Samuel Joly (batterie), de Rémi-Jean Leblanc ((basse électrique, contrebasse), de François Jalbert (guitares), de François Lafontaine (claviers), d’Alexandre Lapointe (basse électrique) et d’Érika Angel (voix sur un titre), lui aux saxophones, claviers et échantillonnages, le voici parti dans une course folle, où diverses atmosphères seront traversées, avec ces senteurs magiques de fleurs de jardins extraordinaires. Communauté d’esprit humaniste aidant, il y a par endroit, et de manière furtive, comme un petit goût du Weather Report des eighties, du Zawinul Syndicate ou encore du Miles Davis de In a silent way. La beauté jaillit de chaque anfractuosité, une générosité up tempo s’offre aux cœurs attentifs. Quelle plage citer parmi ces douze merveilles ? La douceur de « Nimbus » et de « Love song » ? L’ardeur de « Black Three » et de « Génération Z » ? Toutes ? Oui ! Et particulièrement « Status » qui referme ce beau carnet de voyage, en un brûlant hommage à Wayne Shorter.
LaborieJazz/Yari Productions/Socadisc
Par Dom Imonk