Papier Ciseau

DADADA, 3 ans (déjà !?) d’aventures, de concerts, de connivence. Ça fonctionne plutôt très bien. Nouvelles idées, dans l’esprit foisonnant, bouillonnant, sans cesse sur le feu de la création du pianiste aux doigts qui brûlent, oblige. On garde les mêmes, on invite un bon vieux pote (Valentin) qui ne traîne jamais très loin (géographie, esprit et cœur), pour une nouvelle couleur, et on continue… à faire autre chose ! Et que peut-on faire avec du papier et des ciseaux ? Des dessins (on a le droit de déborder), du découpage (faut être précis), des collages (chouette : on en met tous les sens) ! Comme des enfants qui découvrent une activité ludique nécessitant attention et disponibilité intérieure, avec la langue qui dépasse et les yeux qui brillent. Et puis montrer le résultat aux copains, fiers que l’un des leurs y ait pensé avant les autres.  Ici, ce sont trois grands bambins qui suivent et alimentent les directives de celui qui a décidé d’être le chef (pour de rire). Ils ont apporté leurs joujoux perso et leur imagination débordante. Et ça joue ! Odes à la mémoire, de quand on est enfant. Bac à sable pour inventer des formes, des châteaux, creuser des trous pour s’amuser à surprendre, et à se perdre pour mieux se retrouver, ensemble. Des bouts de mélodie, joyeuse, bizarre, le temps de trouver le bon sens pour bien la tenir entre les oreilles, un rayon de soleil sur une note, un reflet à travers les lunettes imaginées, et c’est déjà un nouveau jeu qui est là. Des moments plus calmes, la sieste n’est pas loin, des scintillements entre les nuages, le temps s’étire, bifurque, fait de grands cercles d’aigle qui cherche une aire pour reposer les pattes et les ailes chargées de poussière d’étoiles. Et puis, là, oui, si on faisait ça… et hop on repart pour une nouvelle chanson croisée dans un demi-rêve. Des notes de puzzle qui cherchent leur place… trop tard, un jeu de cartes maintenant, bataille ! Jeu de cyclistes en plomb qui se courent après, sur une piste sinueuse, avec des grimpettes et des descentes où on prend garde de ne pas quitter la route, mais il n’y a pas de rebord et il fait bon se perdre dans des contrées inconnues, où les copains finiront par venir voir et découvrir d’étranges terrains de récréation. Lumineux comme les yeux des enfants qui rient, étranges comme des mots qui s’inventent, ombrageux de ne vouloir être contrarié, et puis, allez,  pourquoi pas ?… Les morceaux, comme les musiciens, cavalent, ralentissent, se mélangent, s’effilochent, se regroupent, selon le vent, sous le soleil, à l’abri d’une couverture, au milieu des vagues, sur un tapis volant… Tout existe, tout est permis. Pas de limite. Tout est prétexte à réflexion, à discussion, à se chamailler ou à rire, ce n’est pas grave, on est ensemble, et on s’amuse bien ! Et on rêve, on somnole presque parfois, le temps d’être à nouveau emporté dans une autre histoire où s’inventent d’autres galaxies.

Roberto Negro : Claviers, compositions / Émile Parisien : Saxophone / Valentin Ceccaldi : Basse / Michele Rabbia : Batterie, Electronique

Chez : Label Bleu


Par : Alain Fleche