Simple life

Paul Jost a une incroyable carrière de musicien, comme batteur initialement avec les plus grands puis chanteur depuis 2015 mais également arrangeur et compositeur. Il s’est rapidement imposé comme l’un des grands chanteur masculin de jazz actuel grâce à son timbre vocal unique et sa précision de musicien. Une voix de « matou », légèrement cassée, qui feule, ronronne puis s’envole dans des scats intemporels. Le son Paul Jost évoque Al Jarreau, Mark Murphy, Tony Bennet tout en développant son originalité.
Dans l’album « Simple life », il revisite pour notre plus grand plaisir des morceaux écrits entre autre par John Lennon, Duke Ellington, Bob Dylan, Sonny Rollins. Son interprétation de grands « tubes » est inspirée, souvent sensuelle parfois poignante. Il distord, réinvente, caresse les histoires et les mélodies tout en apportant son immense talent rythmique et un swing décoiffant.
L’épouvantail du magicien d’Oz pointe son nez de métal dans « If I only have a brain », comme une nostalgie d’enfance assumée. Il donne une version étonnante du “Caravan” du Duke en accentuant le brazilian beat avec brio. Entouré des musiciens hors pair, depuis le batteur Tim Horner jusqu’au vibraphoniste Joe Locke, les claviers de Jim Ridl et la contrebasse de Dean Johnson, ça déménage entre tempos tour à tour lounge et débridé!
Ses deux compositions personnelles s’intègrent magnifiquement à l’ensemble et nous font toucher du doigts ce cri primal qu’est le jazz, cri de vie, de survie.
Magnifique album qui peut s’écouter en boucle sans effets secondaires !