Toku In Paris 

Aux amateurs de jazz mélodieux et coloré, il vous a entendu. Le musicien et crooner a quitté son Japon natal pour rejoindre la capitale et ses bords de Seine avec « Toku In Paris », son 14ème projet solo.

Dix ans après sa première venue, TOKU revient en Europe avec un nouveau disque, premier à être diffusé dans le Vieux Continent. Trois ans après « Shake », le mélomane japonais rajoute une casquette de touche à tout à celle de virtuose qu’il possède déjà. Il chante, participe à la réalisation de presque tous les morceaux, co-produit l’album, et joue à merveille la trompette et le bugle, qui ont fait la renommée qu’est la sienne : celle d’un musicien originaire de Niigata, repéré dès le lycée par un batteur de jazz sur « If I Were A Bell » de Miles Davis.

Aux instruments, le talent pour vous servir. Pierrick Pedron au saxophone alto, André Ceccarelli et Lukmil Perez à la batterie, Giovanni Mirabassi au piano, Thomas Bramerie et Laurent Vernerey à la contrebasse et la talentueuse Sarah Lancman en guest vocal. Que demander de plus, de la musique ? Chose demandée, chose due : Le disque se lance, et laisse place à « Love Is Calling You ». Une voix suave, quelques notes de piano, une batterie groovée, un solo de saxophone, une ambiance taxi de nuit, et le début d’une épopée de 11 titres.

Dans « Toku In Paris », on joue la passion, la sensualité et les péripéties de l’amour dans un jazz complet, qui mélange les émotions grâce à une représentation de musiciens inspirants et inspirés. Une ambiance Sinatra dans « After You », un air de Sade dans « I Think I Love You » avec une contrebasse proche de « Ordinary Love ». Ajoutez au tout une parenthèse instrumentale avec « Nuageux », « Be Careful » et « Strollin’ In Paris », un hommage à Michel Legrand aux côtés de Sarah Lancman avec « I Will Wait For You », et le compte est bon. Ou presque, avec « Closing », dernier titre de cet album, qui ferme la marche avec sept minutes de jam à l’image de la pochette : éclatant, nuancé et réussi.

Enregistrement, mixage, photos, mastering : Deux semaines auront suffi. Si « Toku In Paris » a été réalisé à la vitesse de l’éclair, c’est une virée musicale continue qui saura réchauffer vos cœurs et vos oreilles face au froid parisien et d’ailleurs.

Corentin MARATRAT

(2019 Jazz Eleven)