Vendredi 09 juin 2023.
Daoud Quintet
Langoiran, 20h.
Qu’il est bon de revenir sur le concert de l’époustouflant Daoud Quintet, en ce vendredi soir 09 juin à Langoiran, sur les quais d’une Garonne ensoleillée. C’était l’ouverture de la deuxième partie du Festival Jazz360, dont l’édition 2023 est encore une fois un vrai bonheur ! Chaque année, leur programmation n’a pas froid aux yeux et, aux côtés de personnalités connues, elle ose mettre à l’affiche des formations à découvrir, pétillantes d’inventivité, dont les histoires inattendues séduisent le public, et l’interpelle même ! C’est le cas du Daoud Quintet, qui distille une musique puissante, pétrie de hip hop, de soul-funk et de new jazz, dans la lignée avouée des Theo Croker et autres Christian Scott aTunde Adjuah. Même si l’on pouvait voir avancer le mascaret sur la gauche ondulant tranquillement sur le fleuve, côté scène, nous nous sommes pris une sérieuse vague sonore en pleine poire, avec en sa crête, l’écume mêlant l’humour cinglant du leader et les traits dorés de sa trompette, au groove chaud bouillant de ce turbulent combo, qui étaient bien au rendez-vous. Outre ses qualités instrumentales très pointues, l’une des forces de ce quintet, c’est le plaisir évident de performer ensemble, pour Luc Daoud Klein (compositions, trompette, mais en backstage, il nous a dit vouloir aussi jouer du bugle, qui lui ira très bien, il y a des témoins !), Étienne Manchon (claviers spatiaux, et pas en congé pour le coup), Félix Robin (vibraphone globe-trotter smiling humanist), Louis Navarro (contrebasse electro pump the rythm) et Guillaume Prévost (batterie congassienne, parfois reggae, et t-shirt Motown s’il vous plait !) ! Tous complices toulousains, y compris Félix Robin par adoption, sachez que ces garçons sont fous, même avant leur naissance ils savaient déjà jouer et capter l’attention, que dis-je, capter la tension plutôt ! En l’espace de quelques morceaux, ils ont mis le couvert des jours de fêtes, et nous ont aspirés dans leurs rêves, avec décontraction bien sûr, mais aussi une mise en place et une précision au scalpel, servie par un son carrément punchy, qui nous ont laissés pantois ! Comme il nous le confiait backstage, Luc Daoud a passé du temps aux USA et a pu surement y peaufiner cela, ainsi que ses indéniables qualités d’entertainer décalé, que l’on retrouve dans sa manière de présenter les morceaux, par exemple lors de la sympathique reprise du « Say my name » de Beyonce, qu’il est même parvenu à faire chanter au public ! Menés par une trompette très à l’aise, la plupart des titres se déroulent en mode mid-tempo, sur un flow couleur US plutôt open. Un concentré rythmique archi soudé appuie tout ça, avec de solides lignes de contrebasse bien articulées et percutées, ou de l’archet tranchant, comme sur très beau « Rugby à 7 », assistés d’effets électroniques des plus futés, et une batterie flashy en diable, aux impacts entêtants, voire tueurs, et au drive imperturbable. En surcouche, il y a une ardente association quasi gémellaire claviers/vibraphone, des plus inventives et prolifiques en sons qui émergent de toutes parts en myriades, semblant créés en l’instant, prétexte à quelques mémorables échanges à l’improviste, sourires aux lèvres, qui tombent pile-poil à chaque fois et nourrissent eux aussi cet incroyable groove collectif qui nous transporte ! Les titres se succédaient sans que ne baisse la tension, et ils ont grandement captivé l’audience par leur allant, l’humour de leur titre et de leur présentation, citons par exemple « Ford Focus 1999 », l’histoire du chat borgne du leader, et de son chien « Charly » qui lui a bien ses deux yeux ! D’autres grands moments de vie aussi, évoqués par « Oui » et « Non peut-être », à la manière de l’Inspecteur Clouseau ! Liste non exhaustive ! Autre fait marquant, cette musique est multi générationnelle, mais oui ! Les enfants l’ont adoré et ont dansé devant la scène comme des fous, au grand dam de quelques parents qui avaient par moment un peu de mal à les gérer ! Mais c’est bon signe, la fête pour tous était bien là, grâce à ces inventeurs d’émotions, qui ont donné en rappel le « Say my name » de Beyonce évoqué plus haut ! Belle conclusion à cet excellent concert, avant qu’ils ne repartent dans la nuit vers Toulouse, devant y jouer les jours suivants ! Info importante, le Daoud Quintet devrait bientôt sortir son premier album, à surveiller de très près ! Remercions de tout cœur ces formidables musiciens, le public venu en nombre, ainsi que Jazz360 de les avoir invités, sans oublier ses équipes de bénévoles dévouées, et les techniciens qui leur ont fait un superbe son !
Par Dom Imonk, photos Philippe Marzat
https://www.facebook.com/daoudmusicpage
Des vidéos du festival par ici :
https://www.youtube.com/@jazz360girondenouvelle-aqu8/videos
Samedi 10 juin 2023.
Cadijo et Jean-Luc Fabre quartet
Camblanes, 19 et 21h.
Samedi soir, avant dernier jour du festival. Les organisateurs ont été prudents, la scène prévue sous les frondaisons proches de l’église a été rapatriée dans la salle polyvalente. Bien leur en a pris, une heure avant le concert un déluge s’est abattu sur Camblanes.
Cadijo
C’est par du blues que commence la soirée, du blues du Delta… celui de la Gironde, notre Mississippi. Cadijo y vit et sait le chanter. Notre poète, chanteur, harmoniciste est accompagné d’un excellent Baptiste Castets qui, à la guitare, donne une si belle couleur à la musique, et par Thomas Galvan aux baguettes et balais, tout en finesse et retenue dans ce registre blues folk. Avec des textes engagés, vous devinez bien de quel côté, d’autres poétiques, des références variées, de Woodie Guthrie à Robert Johnson, Cadijo nous parle de nos vies quotidiennes, de nos tracas mais aussi de thèmes plus graves comme le titre « Nat Turner » évoquant George Floyd. Les passages instrumentaux sentent le blues à plein nez pour cette première partie réussie.
Jean-Luc Fabre quartet
Après la pause gourmande, toujours importante dans ce festival, c’est au tour du Jean-Luc Fabre quartet de faire résonner sa musique dans ce vaste lieu pas très intime, un défi de plus à relever en plus de la présentation de sa musique. En effet Jean-Luc est un inquiet, qu’il soit de suite rassuré, ses compositions ont fait mouche, l’émotion est passée et drôlement même ! Quel ravissement que ce concert, quelles belles compositions, quel beau quartet en osmose totale. Une musique qui paraît simple, mais travaillée et surtout belle et tellement accessible. Des commentaires éclairants de Jean-Luc à leurs sujet, les Pyrénées, la vie pas facile de musicien, la nature, une belle proximité avec le public. Ce soir avec Jean-Luc à la contrebasse, il y a le fidèle Pascal Ségala à la guitare, toujours ces beaux sons inspirés de ses maîtres, Serge Moulinier impérial au clavier – avec un piano on aurait frisé le sublime – et Gaëtan Diaz tout en finesse à la batterie. Un concert qui en a ému plus d’un moi compris, beaucoup se précipitant sur les quatre acteurs à la fin du concert pour les remercier de ces instants de bonheur musical.
Par Philippe Desmond, photos Philippe Marzat
Dimanche 11 juin 2023.
Jazz sur là-haut la colline, Jazz à 360
Nous suivons sur les petites routes bucoliques de la campagne quinsacaise, un groupe de randonneurs qui suivent eux même un Brass Band. La route monte haut sous le soleil de juin. La musique entraîne joyeusement la troupe jusqu’au sommet d’une colline dominant la région. Là, un petit bosquet donne un peu de fraîcheur à l’assistance qui s’est regroupée autour de la chorale « Les Choraleurs » qui donne de la voix. J’avoue qu’il fait bon de les écouter tout en se reposant sous l’ombrage ajourée des arbres. La musique vocale nous rafraîchit bien. Puis, sous un dais blanc jouxtant la charmille, c’est Didier Lasserre qui , en solo, nous percute agréablement de sa batterie. Le récital va nous être servi un long moment pour un vrai plaisir. C’est rare un solo de batterie qui dure aussi longtemps et avec un tel touché. Mais voilà, Jazz Combo Box, le Brass Band de tout à l’heure, se remet en ordre de marche et entame la redescente vers le bourg entraînant derrière lui les festivaliers montés au sommet de la colline. Le chemin agréablement champêtre amène le groupe jusqu’au cœur du village où les attendent ceux restés pour les accueillir dans la fête. La musique festive enveloppe les rires, les discussions et applaudissement qui clôturent pour cette année le festival Jazz 360. Merci à Tous d’avoir organisé et d’être venus….
Par Philippe Marzat, photos Géraldine Gilleron
Jazz Combo Box
Place Aristide Briand, Quinsac
Dimanche 11 juin 2023, 11h30.
Brieuc Bestel, scratchophone
Geoffrey Chartre, trompette
Nicolas Scheid, saxophone
Elias Delaunay, trombone
Fabien Thomas, soubassophone
Romain Bercé, caisse claire
Hervé Herry, grosse caisse
Balade jazzy avec Jazz Combo Box
Dimanche 11 juin 2023, 14h30.
Les Choraleurs
Dimanche 11 juin 2023, 15h30.
Didier Lasserre solo
Dimanche 11 juin 2023, 16h00.
Clôture du Festival JAZZ360 avec Jazz Combo Box
Galeries photos des 09, 10 et 11 juin 2023 à Langoiran, Camblanes et Quinsac :
Galerie photos Philippe Marzat, Géraldine Gilleron
Jazz360 à Langoiran le 09 juin 2023, à Camblanes le 10 juin 2023 et à Quinsac le 11 juin 2023 :