Alexis Valet & Friends – Tribute to Roy Ayers au Quartier Libre le 25/10/2023

Double groove return !

Par Anne Maurellet : retour 1, Dom Imonk : retour 2 et photos Alain Pelletier.

Retour 1 :

Alexis Valet, vibraphone
Jean-Loup Siaut, guitare
Robin Magord, claviers
Geoffrey Shob Neau, basse
Didier Bassan, batterie

Ils groovent dès le démarrage, batterie nerveuse, guitare et basse prêtes pour les sauts. Alexis Valet pulse -multipliez qui disent- découpe, arrache, la vie à fond !

La guitare de Jean-Loup Siaut part dans le psychédélique, faut pas grand-chose, encore faut-il savoir le faire, pour que les accords se diffusent dans la stratosphère, la batterie de Didier Bassan ne lâchera jamais, on ne s’en plaindra pas. Jean-Loup s’incruste, bavard comme on aime, l’espace doit être rempli, y a de l’enthousiasme absolu là, Robin Magord envoie le tempo dans ses doigts affûtés, apparemment serein, dans un jeu totalement jouissif.

Alexis Valet toujours tonique, chef d’orchestre de la partition, remplit, ponctue, organise l’ensemble. Les cordes de Jean-Loup frisottent, celles de Shob caressent les morceaux. Bel équilibre !

 Quelques sons parfois appellent les Martiens à moins que ce soit ces derniers qui réagissent. Jean-Loup fait chanter ses cordes comme des cris d’orque au fond des océans, monde inversé, magie d’une musique qui envoûte, s’envoûte elle-même peut-être bien aussi…

 Ils cherchent tous cinq dans les sons leur sensualité, incantation aux sens libérés.

Ames crispées s’abstenir.

On croirait être à 200 km à l’heure, ben non, on a dépassé la vitesse du son. Imaginez un monde entièrement pixelisé, tout est plein mais bouge. Petites facettes sans cesse en mouvement . L’avantage, c’est qu’on peut mourir juste après, on s’en fout.

 Pour Vibration, bord de mer, ressac et plage chaude assurent, il suffit de prendre un cocktail, relâcher les hanches, s’enfoncer dans le sable, sentir les grains glisser sur votre peau comme les notes d’Alexis et Robin, et quand la marée monte la laisser vous envahir ; ici ça prend le temps nécessaire pour la délectation puis la submersion.

La musique de Roy Ayers bat son plein, comme s’il fallait à tout prix colorer le flux sanguin jusqu’à ce que la pulsion de vie l’attrape à la gorge le remplissant d’un cocktail à alcools forts à absorber jusqu’à débordement festif. Les hoquets de la guitare de Jean-Loup s’enchaînent, accélération d’une respiration suffocante joyeuse.

P.S. il paraît qu’il faut se modérer.

Nous ne respirons plus. Pas besoin. On est au-delà et ça fait du bien. Peut-être l’ivresse des abysses. Les amorces de mélodies sont prétexte à la pulsion.

Avec Everybody Loves The Sunshine, voyage en douceur, aux couleurs feutrées pour prendre le temps de voir défiler le paysage, au choix, Alexis vagabonde pour ne pas négliger les chemins inattendus filant sur une dernière promenade, liberté au vent.

Le dernier morceau reprend le groove punchy, la basse de Geoffrey Shob Neau toujours solide et savoureuse encourage le jeu riche et délicat de Robin, mixte d’accords appuyés et petites notes que prolonge dans le même esprit Jean-Loup.

 Bel hommage tout actuel à Roy Ayers.

Par Anne Maurellet

Retour 2 :

Quand le vibraphoniste Alexis Valet descend sur Bordeaux, pour jouer avec ses camarades et rendre hommage au grand Roy Ayers, l’un de ses mentors, nous savons qu’il va faire chaud, très chaud ! Rappelons que cet illustre musicien, qui tourne d’ailleurs toujours à l’âge de 83 ans, est l’un des papes du jazz-groove, aux multiples albums, dont les thèmes magiques furent bien souvent samplés par les nouveaux kids du hip-hop ! C’est dire !

Pour ce concert, Alexis Valet s’est entouré de l’un des meilleurs groupes de jazz-funk-groove de la région, les « intergalactiques » The Kilometers, formés de Jean-Loup Siaut (guitare), Robin Magord (claviers), Shob (basse) et Didier Bassan (batterie). Tous habitués du lieu, ces excellents musiciens savent comment électrifier les ondes du Quartier Libre, et nous voici donc partis pour une grosse heure d’une musique qui déboite fortement, et défrise un public ravi de l’évènement, car c’en est réellement un ! Le groove est irrésistible et la précision de jeu très US, non dénué de fraîcheur, enfonce encore plus les clous dorés de cet incroyable chemin pavé des reprises de morceaux célèbres du Maestro, dont vous trouverez plus bas la setlist.

Ça bouge dans le club, ça crie sa joie, ça tape dans ses mains, ça accompagne même Jean-Loup Siaut qui nous chante d’une voix frêle le planétaire « Everybody loves the sunshine » que tout le monde reconnait ce soir ! Nous sommes encore décoiffés par les jeux impressionnants de ces garçons, par la beauté fluide des chorus de vibraphone, de guitare, de clavier, arrimés à ce vaisseau spatial du groove, dont le moteur turbo funk est la monstrueuse rythmique gémellaire basse/batterie ! Nul doute que ce concert est « Roy Ayers approved © », même pas besoin de le lui demander !

La jam a ensuite débuté, et devinez par quoi ? Par « Cantaloupe island », titre historique d’Herbie Hancock, même âge que Roy Ayers, toujours en activité lui aussi, avec en invités Louis Gachet (trompette) et Tom Despeyroux (batterie). Une soirée « on est plus que bien » que l’on aurait pu titrer « Everybody loves Roy Ayers ! ». Cerise sur le gâteau, pour revivre ce concert, vous en trouverez plus bas le lien à la vidéo captée par le Quartier Libre.

Merci à tous les musiciens, et à l’équipe du Quartier Libre pour son accueil toujours aussi cool !

A bientôt !

Par Dom Imonk

Setlist :

Fikisha
Red black & green
We live in Brooklyn  
Ebony blaze
Vibrations  
The golden rod
Everybody loves the sunshine
Running away

Jam :

Cantaloupe island avec Louis Gachet et Tom Despeyroux

Lien à la vidéo du concert captée par le Quartier Libre :

https://www.facebook.com/QuartierLibreBordeaux/videos/977754626622967/?mibextid=4TanMb

Par Dom Imonk

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Galerie photos :