FESTIVAL D’ALTITUDE PYRÉNÉES VALLÉES DES GAVES

Isabel Rivera, Cristiàn Saucedo

Mercredi 13 juillet 2022

Inauguration Ay, Chavela !

Isabel Rivera, danse
Maël Goldwaser, guitare
Cristiàn Saucedo, chant

Le cœur de Cristiàn Saucedo vibre sur ses cordes vocales, souffrance des passions assassines stylisée par la gestuelle de la danseuse Isabel Rivera. Le sentiment plein, généreux, poétique pleure la beauté, l’impossibilité des amours, les misères du peuple. La voix de Cristiàn les éprouve, serpente dans l’éraillement, intense.
La guitare flamenco de Maël Goldwaser les accompagne bienveillante. La tragédie de la vie sur chaque parole, exacerbée pour être entendue…

La danseuse est revenue. Deux bras levés au silence puissant pour que le flamenco s’impose, violence et délicatesse féminines réunies. Les jambes tenaces commandent les claquettes. Expression de vie, de mort, Eros et Thanatos en une seule femme… Pudeur impudique de l’amour qui tente de réclamer une réponse. Exit la fade modération, la passion est forcément absolue, rouge et noire. On peut pleurer quand les accents les plus profonds ainsi marqués atteignent notre réserve habituelle.

Ainsi soit fait de l’inauguration du Festival de Jazz à Luz 2022 : 37°2…le soir !

Akpé Jô Mimi

Akpé Jô Mimi

Cyprien Assinou, percussions
Patrick Charbonnier, trombone
Lionel Garcin, saxophone
Jules Gnanmassou, percussions
Calliste Houannou, trompette
Lionel Marchetti, diffusion sonore, composition de musique concrète
Etienne Roche, contrebasse
Damien Sabatier, saxophone
Christophe Takpa, trombone
Elie Tocbenon, trompette
Edmond Tossou, tuba
Sylvain Vast, saxophone
Simon Yambode, percussions

Entrée en fanfare des musiciens. Rien que les chemises en disent long sur les couleurs chatoyantes de leur musique. Attention, percu, trompette, trombone, tuba, swinguent en douce pour appeler sax et contrebasse. Voilà l’astuce.

Un simple chant est rempli de spiritualité. Il se dégage du groupe une grande douceur. C’est pourquoi le sax ténor a pris des allures de serpent mystique, ils s’accordent pourtant pour une tendre allégresse…Les brins de folie grignotent peu à peu le sympathique édifice, jazz et afro se mêlent et s’entremêlent. 

Des bribes de conversations enregistrées par Lionel Marchetti amènent le groupe à se diviser en sons qui proviennent d’un lieu dépaysant où les coquillages font musique. C’est le choix de la joie, de l’accueil, d’une réception apaisée. Ne pas s’y fier tout de même, les instruments vrillent et tourbillonnent à chaque tournant pour mieux se retrouver. Lieu de mixité, noirs et blancs croisant leur culture. De la bande son qui rappelle les travaux manuels quotidiens au Bénin,  deux musiciens assis sur le devant de la scène frottent un petit instrument en rappel de la scène enregistrée. Place à l’imagination pour se retrouver dans un village. L’intention est de relier quotidien et musique pour faire entendre, se nourrir, des travaux du jour, et les illustrer. Les traduire, légèreté apparente donc. L’objet du labeur est devenu berceuse. Tout se déplace. Certains instruments ont des sons de transe, si !- et la danse ensorcelante prend le dessus. Quelques notes d’un vieux piano au blues pas encore dégrisé sort d’une nouvelle bande sonore, préambule à la fantaisie expiatoire du groupe.

Un sax décomplexé s’est mis à vriller, ils le rejoignent tous avec délicatesse, l’encourageant. La trompette tonitruante mène parfois la barque. Peut-être que ça ne pourrait jamais s’arrêter et ça fait aussi leur force !

Emilie Skrijelj

Jeudi 14 juillet 2022

Nuits

Emilie Skrijelj, accordéon
Stéphane Clor, violoncelle
Armand Lesecq, électronique
Tom Malmendier, batterie

Frôlements nocturnes dans l’atmosphère. Accordéon, violoncelle, électronique et batterie sont imperceptiblement effleurés, la fréquence monte, on attend la déflagration annoncée par le clavier…, juste un peu, drame repoussé. Bruits au lointain, des grésillements, l’obscurité a commencé son théâtre : les perceptions étranges sillonnent l’espace ambiant. il faut tendre l’oreille, ressentir autrement. Etre à l’écoute d’un danger potentiel ou apercevoir les bruits d’un monde ignoré. Le noir a une couleur particulière, aux nuances infinitésimales, nous montrent-ils tous quatre. Leurs instruments produisent autant de sons insolites, imperceptiblement et pourtant grouillants. Ils fourmillent. Quelques insectes effarés s’évaporent dans les cordes du violoncelle, le clavier gronde, l’accordéon tapoté par Émilie lance ses pulsations infinies. Tout vibre, comme un début de concert où pléthore d’instruments s’accorderaient chacun, où l’autre pointerait son nez fasciné par le grouillement de la nuit. L’agitation ouvrirait son éventail. La terre se soulève, vibreuse, séquencée,  ou bien la peau, sous la peau, le flux des vaisseaux. Quelque aimant -petite bille-  s’électrochoque sur l’accordéon, des voix en fond signalent l’humain -pas sûr- le violoncelle se désagrège, les cordes enrayées une à une, le tom de la batterie est griffé pendant que l’accordéon oscille, tressaille, s’aspire. Portails rouillés, métal grimaçant, tout grince alors à l’orée du son. L’accordéon caquette, becquette. L’aurore aura-t-elle lieu ?

Nùria Andorrà et Christiane Bopp au Hameau d’Ayrues (Gèdre)

Nùria Andorrà, Christiane Bopp

Nùria Andorrà, percussions
Christiane Bopp, trombone
au Hameau d’Ayrues (Gèdre)

La grange aux meules en alvéoles d’abeilles au fond nous emporte déjà dans les ondulations van goghiennes. Où va nous conduire la remorque où sont installés la grosse caisse et le trombone ?

Une locomotive arrive dans les airs à vapeur feutrée, quelques perles de rosée rebondissent sur elle et finissent par friser. Un cor désespéré tente son agonie. Nous sommes pris dans un ralenti brumeux. Les cymbales sidérurgiques de Nùria Andorrà rayent la grosse caisse. Le regard de Christiane Bopp est là-bas dans les strates de la création et c’est comme ça que son trombone a plusieurs souffles à sa coulisse. Elle caresse les classiques et les ex-tend, dessine un nouveau langage. Les baguettes et les pommes de pin de Nùria lancent de petits éclairs, de subtils éclats. Les céramiques du Hameau sont autant de cloches tintinantes. Un son venu des steppes s’approche, de très loin sur l’écran de l’imagination de Christiane, il passe et disparaît. Un son de clown blanc éraillé s’évapore. Nùria provoque des ondes qui se distendent, ou rebondissent en pluie intensive sur herbe verte puis sur ballons posés au sol. Elle les tiendrait à pleines mains s’il ne s’agissait de baguettes. Proche et lointain sont le yin et le yang de Christiane même si les rapprocher est sa quête inassouvie. Elle traque le son à l’endroit d’une pureté disparue. Les hélices d’un hélicoptère en faillite finissent par libérer leur énergie, moteur prêt à décoller, rien n’y fait, les bribes d’une mélodie du fond des temps refait parfois surface, anéantie par une sarbacane. Christiane envoie des billes d’eau pour résonner avec les métalliques de Nùria. 

Voyage nomade.

Vasco Trilla, batterie, percussions à la patinoire de Gèdre

Vasco Trilla

Une bande de magnéto fait frisotter le tom puis une meule aiguise consciencieusement un objet métallique réveillant de petites toupies en coupelles où des billes métalliques trépident. La batterie devient une usine à frémissement, abeilles en ferraille affairées à butiner. Ça doit résonner maintenant. Le tambour grisaille, griffé par des scies ravageuses. Le batteur Vasco Trilla ausculte la peau tendue en lui insufflant l’air des cornes de brume. Des métronomes bien réels, enfin faut voir, ou entendre, découpent la mesure. Une demi-sphère extra-terrestre absorbe et renvoie le son, un triangle triangule, mais un archer se perd sur les plaques métalliques et les bols sonores. Nous sommes dans une patinoire, pourtant on se croirait dans la pénombre d’un temple mystique où les esprits -des dieux?- apparaissent en transparence, irréels, réels, quelle importance ! Les cloches d’un carillon perché au sommet des montagnes indique peut-être la voie à suivre – sacrée…

Le tambour est frappé par des lumières argentées, l’air est transparent, le temps est sablonneux, le son dispersé.

The Archetypal Syndicate

Sven Clerx, percussions, gongs, cloches, tam, grelots
Karsten Hochapfel, violoncelle, guitare portugaise, guitare électrique, effets
Paul Wacrenier, kalimba, mbira, likembe, guembri, percussions, effets

Les effluves montent en puissance comme la fumée envahit la scène. Quelques accords anodins quand la scansion les touche grossissent et amènent la transe. Obsession de l’identique que les variations détournent un instant afin de mieux revenir au bercail de l’envoûtement. Kalimba, mbira, likembe, guembri retrouvent leur rôle ancestral, appeler l’organique par le rythme infini. Les premières pierres sont alors posées. 

Les trois exploitent les instruments comme autant d’invitations au voyage, écoutant en même temps ce qu’ils ont potentiellement à nous dire… La transe, une descente vers l’oubli ou une montée vers l’accueil plein du TOUT, vide de soi.

Lila Fraysse, chant, percussio

Tust (Cocanha+Sec)

Caroline Dufau, chant, percussions, basse
Lila Fraysse, chant, percussions, basse
Jules Ribis, chant, basse
Xavier Tabard, chant, batterie
Sandz Grosclaude, son

Deux voix incantatoires saisissent généreusement l’espace, leur cœur à l’unisson bat la chamade. C’est une cérémonie joyeuse où les voix ont soif de vie…

Chants de jeunes druides gothiques pour exorciser sans vouloir y parvenir quelques maléfices. On se laisse envoûter par leurs prières joyeuses, aux intentions faussement enfantines, mais remplies de délices. Les morceaux sont toujours stoppés en plein vol pour rappeler qu’on est dans le jeu, pas dupes. Légèreté d’une communion occitane et plus encore. Pas d’esbroufe, ils utilisent avec simplicité leurs instruments pour créer un monde à partager, le langage. 

Au fond, ils traduisent la puissance militante populaire d’une langue, canzionere contemporain.
Quelle lucide fraîcheur !…

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No Noise No Réduction

Vendredi 15 juillet 2022

Tubi Nebulosi


Giulio Tosti rencontre No Noise No Réduction

Giulio Tosti, orgue
Marc Démereau, saxophone baryton
Marc Maffiolo, saxophone
Florian Nastorg, saxophone basse
(Eglise des Templiers)

Acte 1-
Les souffles du vent, sax et orgue au commencement du monde, le « la » tenu, soutenu, le premier balbutiement en est une note imprégnante, elle monte dans l’air -nous sommes dans une église- l’univers est traversé de mystères, l’orgue prépare les séismes par de furtifs tremblements. 

Acte 2- 
Des grêlons géants envahissent la terre, anarchiques, chaotiques, menaçants. Un vieil air de jazz veut trouver sa place aspiré par les grondements. Instabilité de l’atmosphère tout aussi répandue par les saxophones, avions renifleurs, que par l’orgue dans son constant tremblement. La matière gronde. Révolte des instruments, plaintifs, furieux. 

Acte 3- 
Retrouver, trouver la paix. A pas lents, dans le brouillard -de la vie  ?- tâtonnements, contre les parois du vide pour toucher l’inconnu, l’improbable harmonie de l’improvisation, par l’écoute de l’échappée de l’autre, offerte, livrée pour l’éternel retour impossible, pour l’avancée fatale, le risque de l’ailleurs ici solennel dans les ténèbres éclairantes du son prolongé comme le désir de plus, de ce qu’il en adviendra.

Acte 4- 
Révolte de l’un, -il se débat ?- Fracas de l’orgue. Contorsion de l’autre, volonté d’en échapper, d’enrayer  la procession, de la cerner par des contours irisés. Des fenêtres s’ouvrent, l’orgue et les saxophones maintiennent les notes, long fil créateur par sa durée existentielle.

Acte 5- 
Ils s’enfoncent dans le noir attrapant des sons cabossés, à la respiration haletante ET pesante. Annonce du désordre, de l’obstination. Déflagration progressive, tempêtes, ouragans, vents violents, arrachements, cris.
La Terre tremble ou bien est-ce nous ?

Acte 6-
Sillement. La paix ? Pas forcément…

Stéphane Clor, violoncelle

Stéphane Clor

Salle de la mairie – Esquièze-Sère

Il prend la défaillance du son, une sorte de gigue en sourdine à rayer puis, à en extirper l’intensité frottant l’archer tantôt aérien, tantôt écrasant les cordes, une sarabande désamorcée du fond des âges qu’il faut remonter, puis amplifiée pour qu’elle résonne dans l’obsession du son, son épuisement. Et puis, il l’embarrasse, l’encanaille, la retient, l’empèse, l’éraille, la métallise avant de rendre son chant de petit oiseau.

Chaîne et coquillages posés sur le violoncelle tamisent le son, épaississent son grain, le filtrent. La clochette aux effluves sonores le prolonge dans l’atmosphère. Un brin de bois feutré en fait un tambour affaibli mais inaltérable. Un archer ligoté par son propre crin fredonne un son contrarié, sectionné, tronçonne la corde jusqu’à ses fractures.  Deux petits fils électrifiés tapant sur l’instrument le mortifient. Stéphane Clor cherche à saisir le lieu de l’affûtage, de la décomposition rythmée pour recomposer un morceau saturé et pourtant encore harmonieux, pour traquer les variations fines des cordes ainsi préparées.

Iva Bittovà, violon, voix

Iva Bittovà

Iva Bittovà, violon, voix
Antonin Fajt, piano

Voix à écho des hauts plateaux, le voyage dans la gorge d’une femme, des lieux, d’une vie, de gémissements, le violon en deuxième chant d’une culture. C’est un plaidoyer sur l’existence, de quoi est fait un peuple, de ses petites histoires qui finissent tel un chant.

La finesse et la sensibilité inscrites dans tout l’être d’Iva Bittovà à fleur d’âme est relayée par le même toucher de son fils sur le piano. 

Dans les recoins de son invention loge une vie entière, les émotions, sa perception du monde. La voix devenue femme implorante, sensible à sa propre folie. La voix comme une chair irradiée par la vie, absorbant et restituant chaque parcelle des sensations perçues.

Faut-il mieux écrire un poème pour espérer raconter Iva, en trouver les rimes et souhaiter que chaque phrase y glissera son mystère, sa beauté, sa force délicate ?

Antonin Fajt transpose la poétesse dans une mélodie fine. Iva joue aussi de ce qu’elle met en scène avec pudeur et modestie, offrant encore plus de relief à son personnage.

De la voix grave à la voix aiguë, changeant les registres, grimaçant la liberté qu’elle s’est donnée, du plaisir de l’imitation du monde, du soi, des autres. Elle descend dans la salle, femme de partage.

Peut-être saisit-elle chaque molécule d’air pour que la voix soit abyssale, pour que résonne et joue l’instant, sa multitude.

Sans oublier la vivacité, l’ingénuité, le sourire dans la voix, le vent, l’enfant, la tragédienne, la comédienne, la fantaisiste, le clown délicat dans la gestuelle.

La Beauté déconstruite de My Funny Valentine est encore de la beauté. 

Et encore au-delà, Iva.

Emilio Gordoa

Samedi 16 juillet 2022

Emilio Gordoa, Don Malfon & Joni Sigil

Emilio Gordoa, vibraphone, objets, électronique
Don Malfon, saxophones
Joni Sigil, batterie

Vous êtes dans une boîte noire qui rétrécit. A l’intérieur de vous, des cris, des lasers vous brûlent les entrailles. Dehors aussi. Des particules s’affolent. Les trois musiciens poussent le son de leurs instruments dans leurs extrêmes retranchements. Le batteur Joni Sigil dont le jeu sadise sa batterie semble en souffrir tout autant, expression forte de l’effet à trouver pour torturer l’instrument. Le saxo, souvent en respiration circulaire, a trouvé ses pointes les plus aiguës, le vibraphone est balayée par un archet, des boîtes de conserve, quelques baguettes… Si ce n’est pas dans le cosmos, ce peut être dans une usine désaffectée où les machines gardent l’âme de leurs spectres. Ce peut être aussi le bout du bout de la musique, à la pointe, au bord de l’instrument, de ce que le son peut dire encore tourmenté par les musiciens.

L’électronique les sature à l’instant, mais ils la débordent. La danse déjantée du batteur fait entrer en hystérie, celle du possible espace créateur qui explose les limites, les cloisonnements cérébraux. On pense à Artaud vers sa folie créatrice. Le sax récupère des ondes, à la sortie du corps, il oriente le son grâce à des boîtes métalliques créant des nuées de faisceaux divergents aux ondulations inégales. Le sifflement humain prend la même teinte que celle de la clochette dont un archet envoie l’écho dans l’atmosphère. L’espace se fragmente, laissant entrevoir d’autres dimensions, d’autres perturbations. Un futur. Sidérant. Sidéral.

Albert Cirera,

Liquid Trio

Albert Cirera, saxophone,
Agusti Fernàndez, piano
Ramon Pratz, batterie

Le piano est tellement préparé qu’il en est dégingandé…… Les doigts de Agusti Fernàndez sont autant de papillons frôlant les contours de l’instrument, il fait écho aux frôlements du sax, bourdons affamés malgré les trépidations de la batterie qui profite du pied de Ramon Pratz posé sur elle pour s’assourdir avant de recliquer, les chakras libérés, ça exulte, ça rage, ça sature. Evidemment, le silence après, ou même une note prolongée n’ont plus le même sens, la même pesanteur. Le sax démarre sa mécanique à ressort, le ciel est devenu bas, lourd, le temps élastique de la note tenue éraille l’air ambiant.

Un essaim d’abeilles furieuses nous traverse la tête, de plus en plus menaçant. Le piano les récupère et les canalise avant que le sax soprano les extraie,  les absorbe, les éjecte. Les cordes du piano, brossées par Agusti Fernàndez zèbrent le ciel. On passe à un monde en plastique, caoutchouteux, pincé,  décomposé métalliquement par la batterie. Un cheval ailé est passé au dessus du piano, l’air est chargé d’électricité, de fils dénudés, de fusibles en voie d’extinction. Les courts-circuits d’un monde futuriste, inquiétant, striant les heures. La lumière est blafarde, les ampoules dépolies perdent leur filament. L’incandescence s’affaiblit, s’interrompt. L’intensité croît, décroît, le piano s’emballe attirant la batterie dans ses filets piégeux, les clignotants rouges explosent de toutes parts.

Quelques accords ramènent l’équilibre.

Une porte rouillée bat contre son chambranle jusqu’à ce que le vent la soulage. Somptueux sons aux images multiples et à la puissance motrice. Piano et batterie encadrent le sax, trépident de gourmandise. Ils iront tous trois jusqu’au sommet pour finir par quelques notes bien closes.

Le festival Jazz à Luz se termine, on recommence demain, hein ?

par Anne Maurellet, photos Alain Pelletier

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Galerie photos

© tamkkaphoto/ Alain Pelletier