L’impermanence du doute

Rencontre au sommet (de leur art) de 2 vieux potes qui ont tellement de choses à se/nous dire… Discutions intime qui va directement à l’essentiel. Pas de chichi ni blabla, pas de temps à perdre ni à meubler. C’est du sérieux, on est pas là pour rigoler, ce qui n’empêche ni les sourires ni les clins d’œil. C’est du lourd, même si la musique est très aérienne, évoque plus un voyage dans l’azur céleste, parfois ombré, qu’une bataille de blindés. Le doute (“Demain n’est jamais certain”), dont se nourrit la foi, et son impermanence, qui ramène aux fondamentaux, toujours présents à l’esprit, dans les idées (foisonnantes) et les mains (sures d’elles). Là, on ne joue pas pour faire joli, plutôt pour faire apparaître la Beauté, qui se cache dans le quotidien, se révèle dans l’harmonie et la justesse de l’instant. 
Musique difficile pour du jazz, mais ce n’est qu’une étiquette, un prétexte, voir une habitude (!?). Très accessible pour de la musique improvisée, mais qui se doit bien-être le reflet de l’âme, dans l’instant. Pour cela, nos 2 amis, même s’ils rechignent souvent à parler d’eux-mêmes, n’ont rien à cacher. Ils chercheront toujours la réponse la plus juste à la question qu’ils ont décidé de ne pas éluder. Alors, tout fait jeu : le fond, la forme, le son, le temps, l’espace… les notes vives ou feutrées, et le silence, qui permet l’attention, l’écoute et la réponse pertinente. Et les réponses sont simultanées aux questions, pas de délai dans cette conversation, communication, communion à 2, plus l’auditeur qui doit, lui aussi, montrer beaucoup d’attention pour ne pas manquer une miette de ce riche duo. Plusieurs écoutes seront nécessaires pour s’immerger dans cette corne d’abondance pleine de couleurs, de nuances et de bonheurs. Introspection pour aller chercher au plus profond des tripes, exubérance de la joie partagée d’être ensemble. Tout ça, exprimé par des sons, des notes qui se promènent et nous entraînent vers un ailleurs inconnu, mais accueillant. Peu d’effets sur la guitare, pas de boucles ni recording, du direct ! Pas de préméditation, peut-être une vague trame, en guise de sujet, d’architecture, et la promenade s’amorce, ou continue si on l’admet reliée au 1er son primordial dont elle n’est que la suite logique, un moment inévitable, prévisible (?!), indispensable ! Bruno appuie, relève, accompagne, devance, stimule, toujours dans l’empathie, dans une légèreté, une douceur qui prendra quelque ampleur ici et là, pour faire briller la musique de lumières joyeuses et éphémères. 
Il nous tarde la version “Live” ! Peut-être cet automne à Trois-Palis, à moins que d’autres projets ne prennent place dans leurs esprits vivaces et intarissables…, il nous tarde, quoi qu’il en soit, de les (re) voir et de les entendre et de vivre ensemble… l’instant ! Magique ! 

Chez : petit label