Love of humanity

Classer la musique de Panam Panic dans l’électro jazz serait réducteur. Kaléidoscope aux accents tantôt Nojazz, tantôt Snarky Puppy, parfois Roy Hargrove (époque RH Factor), les compositions du groupe sont capables de séduire autant les amateurs de jazz que les oreilles sensibles à des formes de musiques plus urbaines comme le rap ou l’électro.

Love of humanity est déjà le 3ème album de Panam Panic ; à l’origine du collectif, le pianiste et compositeur Robin Notte, est rejoint en 2008 par Max Pinto (saxophone) mais aussi Julien Herné à la basse et Julien Alour (trompette et frère de Sophie)… Bref, du beau monde et une écriture qui réussit à jeter des ponts entre la note bleue et d’autres formats musicaux comme cette improbable rencontre avec Beat Assailant sur la scène du très traditionnel Jazz in Marciac en 2016 ou encore la collaboration avec Gaël Faye dans l’album précédent (The black monk).

Après 10 ans de maturation, 2 albums et de nombreux concerts, Robin Notte donne un nouveau souffle à Panam Panic en s’entourant de jeunes musiciens parisiens qui ont en commun la même culture de ce jazz mélangé aux sonorités actuelles : Lucas Saint-Cricq (saxophone alto et flute) a notamment collaboré avec Electro Deluxe, Caravan Palace, Nicolas Folmer, Laurent Coulondre et intervient au Centre Musical Didier LockwoodAlexandre Herichon (trompette) s’est produit aux côtés d’artistes aussi variés que Ben l’Oncle Soul, Electro Deluxe, Etienne M’Bappé, No Jazz. Pierre Elgrishi (basse) intègre le CMDL en 2012 puis l’école Souza Lima et Berklee à Sao Paulo. Aujourd’hui, il joue notamment avec Hugh Coltman et Franck Tortiller. Tao Ehrlich (batterie) accompagne régulièrement Terez Montcalm, Jean-Marie Ecay, Tom Ibarra, The Headbangers ou Erik Truffaz.

Majoritairement écrite par Robin Notte (Fender Rhodes, piano, claviers), la musique de Panam Panic fait la part belle aux mélodies cuivrées et offre un bel équilibre entre petites phrases et chorus puissants, sans pour autant tomber dans la fastidieuse démonstration. Cette justesse, ce sens de la mesure, Robin l’a certainement développé auprès d’artistes tels que Flavio Boltro, David Linx, Gaël Faye, Ben l’Oncle Soul… A travers les titres « RH » et « Takuya », Panam Panic, assume ses influences (en hommage au regretté Roy Hargrove et au trompettiste japonais Takuya Kuroda) et tisse son propos novateur virant vers la soul, le rap ou l’électro, sur une solide trame jazz.

Ils sont jeunes il est vrai, mais la valeur n’attend pas le nombre des années (merci Corneille. Non, pas le chanteur, l’autre !)

Vince

Melius Prod / Inouïe distribution