Milena Casado -Reflexion of another self

Personnel :
Milena Casado – Trumpet (2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13), Flugelhorn (3 5 6 8 10 11 12 13), Composer, Vocals (2 3 6 11 12 13), Synths (3 5 6 8 12 13), Electronics (1 2 6 8 9 11 12), Percussion (8), Spoken word (1 11)
Morgan Guerin – EWI (2 3 5 6 8 9 11), Synths (2 3 5 6 8 9 11 12 13), Bass clarinet (5), Percussion (8)
Lex Korten – Piano (1 2 3 5 6 7 8 11), Rhodes (8)
Kanos Mendenhall – Double Bass (1 2 3 5 6 7 8 9 11 12),
Kokayi – Spoken Word (Track 2)
Brandee Younger – Harp (Track 5)
Mike King – Synths (6 13), Rhiodes Organ (13)
Nicole Mitchell – Flute (Track 5)
Daniel Sadownick – Percussion (6 13)
Val Jeanty – Turntables (Track 8)
Terri Lyne Carrington – Drums (Track 10)
Kris Davis – Piano (Track 12)
Meschell Ngedeocello – Electric bass (13)
Lidia Casado Fauquet & Alegria Fauquet Cons – Sampled voices (5)
Esperanza Spalding – Sampled voice (1)
Wayne Shorter – Sampled voice (8)
Jongkuk Kim – Drums (1 2 3 5 6 8 9 11 13)
Zaccaeus Paul , Safa Ishmal Muhammad, Sandra Artigas, Marina Tuset, Daniel Elbert – Sampled voices (13)
Titres :
1. This is my hair
2. OCT (Ode to the crazy times)
3. Yet i can see
4. Introspection I – I
5. Lidia y los libros
6. Unconditional Love
7. Introspection II preguntas
8. Circles
9. Let’s paint the world
10. Introspection III Courage
11. Resilience
12. Circles (Retrospection)
13. Self Love
Milena Casado est une jeune trompettiste et compositrice espagnole, encensée par les milieux jazzistiques New Yorkais. Elle réalise ici son premier disque, qu’elle définit comme une introspection totale, à la fois sur ses racines, sur son vécu de femme, noire, en butte à de nombreux préjugés.
Ce disque est de prime abord déroutant, il est extrêmement varié, passant de structures classiques, à des titres plus expérimentaux, à la limite du free jazz, en passant par des titres funky avec interventions raps.
On est donc d’abord dérouté, puis, charmé voire envoûté par cette diversité, et la succession d’ambiances si diverses. Une kyrielle de musiciens l’accompagne, notamment Terry Line Carrington, batteuse exceptionnelle.
Milena revendique l’influence de Miles Davis, période quintet avec Wayne Shorter. D’ailleurs la voix de ce dernier est samplée sur un titre. Cette influence de Miles est indéniable, ne serait-ce que pas les sonorités de la trompette de Milena, mais aussi celle de sa période plus électrique (on pense à Silent Ways, ou Bitches Brew), avec de nombreux passages au clavier électronique, ou au Rhodes.
Dans l’esprit, ce disque fait penser aussi au Native Dancer de Wayne Shorter, aux ambiances bésiliennes. Milena chante à de multiples reprises, sans texte, une voix très pure, souvent à l’unisson de la trompette.
Sans viser l’exhaustivité, on peut citer :
Lidia y los Libros, morceau envoûtant, sans structure clairement définie, mais qui nous emmène en voyage, sur des vocaux souvent à l’unisson de la trompette. Un morceau onirique, enrichi par de nombreuses interventions de flûte et de harpe. Ambiance de jungle, toucans, pumas, luxuriance.
Unconditional Love, le titre phare du disque, de facture plus classique, au mid tempo appuyé, Milena omniprésente à la voix et à la trompette.
Let’s paint the world, est lui représentatif de l’aspect plus expérimental de l’univers de Milena Casado. Quant à la série des Introspections, ils sont très alambiqués, et ce type de musique prend sa véritable dimension sur scène, avec une communication plus directe entre l’artiste et son public.
Le disque se termine sur Self Love, très belle ballade, faisant la part belle aux voix de femmes.
On a de toute façon envie de vivre ces morceaux joués en live. Elle tourne cet été en Espagne; espérons qu’elle fasse un détour par le France.
Par Pierre-Yves Miroux
Candid Records – 2025
https://milenacasado.bandcamp.com/album/reflection-of-another-self