Theo Croker: trompette

Éric Wheeler: contrebasse

Idris Frédérick: claviers, piano

Jeremiah Collier: batterie

Quand Theo Croker est annoncé dans le coin, pas d’hésitation, on fonce réserver ses places.

Car un concert de Theo Croker est toujours différent.

C’est dans le cadre du festival « sons d’été », en 2022, que j’avais pu découvrir sur scène, pour ma part, cet artiste, déjà très connu sur la plan international.

Pour ce qui ne le connaisse pas, Theo Croker est un trompettiste américain, né en 1985 en Floride, petit fils du trompettiste Doc Cheatham, diplômé du conservatoire d’Oberlin en 2007, élève de Donald Byrd, nommé aux Grammy Awards en 2020.

Il a été repéré par Dee Dee Bridgewater en 2010 lors d’une tournée en Chine.

Elle fut impressionnée par sa technique et son phrasé, et l’embaucha direct dans son « boys band ».

Et quel phrasé, quelle fluidité, elle ne s’était pas trompée, car la carrière de ce jeune trompettiste est partie sur des chapeaux de roues.

Accompagné par trois pointures, le trompettiste nous a délivré un concert magistral.

La puissance de son jeu, de ses compositions, sont mises en avant par la force rythmique du quartet.

La symbiose entre tous les musiciens est phénoménale, chacun sait laisser la place à l’autre sans jamais empiéter sur son terrain.

C’est dans un style résolument actuel que Theo nous livre sa vision du jazz d’aujourd’hui.

Nous pourrions qualifier ceci d’afro-jazz….

Teintée de funk, de hip-hop, d’acid-jazz, par moment de classique, la musique de ce quartet est sans équivoque, loin des sentiers battus, dans un style qui n’appartient qu’à eux.

Le concert démarre par une composition de Theo, dans un esprit décousu diraient certain, à la limite de perdre l’auditoire pour les néophytes, les 6 premières minutes sont une mise en place, des joutes rythmiques, chacun y va de son talent, et là, sans que le morceau ne finisse vraiment, tout s’éclaire, le morceau est présent, la mélodie se fait évidente, la section basse batterie marque le tempo pour permettre au pianiste et au trompettiste de nous transporter dans un univers très planant, nous retrouvons la musique des années 70, à la limite du jazz-rock.

Cet opus est « Amen water » issu de son dernier disque, Love Quantum.

Les morceaux s’enchaînent, sans jamais se répéter.

Influencé par la musique de rue, du rap, Theo s’affaire sur sa table de mixage à mêler sons et nappes, la virtuosité des musiciens est mise en avant, et on ne saura que trop apprécier la fluidité de jeu du batteur, Jeremiah Collier, partenaire de Stanley Clarke, entre autres.

Les autres musiciens ne sont pas en reste, et Theo laisse volontiers sa place au reste de la bande pour enflammer l’auditoire.

Tout y est, la justesse, le tempo, l’émotion, bref un concert mémorable, salué par le public de la « 650 », salle mythique du Rocher de palmer.

Par Cédric Pichot, photos David Bert.

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