Stéphane Guillaume – Impression stream

Stéphane Guillaume, Soprano Saxophone
Sedef Erçetin, Cello
Maria Papapetropoulou, Piano
Antoine Banville, Percussion

J’inaugure, avec une certaine honte, une série de chroniques qui pourraient s’intituler « Mieux vaut tard que jamais ».

Voilà quelques lunes que le dernier projet du saxophoniste Stéphane Guillaume prend la poussière, alors que son contenu vaut bien d’en parler, d’en reparler en l’occurrence.

Syncrétisme ! Voilà le mot que je voulais caser un jour dans une bafouille de ce genre sans avoir eu l’occasion de le faire. Stéphane me le permet car « Impression stream » correspond assez bien à la définition de l’éclectisme, de la fusion des genres et de l’œcuménisme musical de cette belle réalisation.

Saxophone soprano, violoncelle, piano acoustique, percussions et basson, en guest. Original non ? Le livret qui comporte une longue conversation entre Franck Jaffres et Stéphane vous en dira davantage sur la genèse du projet.

Rappelons tout d’abord qui est Stéphane Guillaume. Attention, gros CV !

Premier prix du Conservatoire de Paris en saxophone classique à l’âge de 17 ans, il côtoie très tôt des figures importantes telles que Randy Weston, George Russell et Dave Liebman et devient membre de l’Orchestre National de Jazz sous la direction de Laurent Cugny dès 1994. Sideman très sollicité, il joue dans divers projets et groupes : Y’aka Sax, le Jazz Ensemble Caratini, le quintet Stéphane Huchard, le Paris Jazz Big Band, le New Quartet de Didier Lockwood et a accompagné Claude Nougaro, Peter Erskine, Vince Mendoza, Christian Escoudé, Maria Schneider, Enrico Rava ou encore Baptiste Trotignon.

Il réalise 5 albums en leader : “Miage”, “Soul Role”, “Intra-Muros”, “Windmills Chronicles” et le tout dernier “Impression Stream”.

Prix du Meilleur Album Français de l’Année par l’Académie du Jazz pour “Windmills Chronicles”, professeur au Centre des Musiques Didier Lockwood (CMDL), Stéphane est partout, aux saxophones (ténor, soprano), à la clarinette, aux flûtes (do, sol).

Aussi sympa qu’il est grand, Stéphane est une référence du jazz européen, reconnu pour sa polyvalence, son inventivité et ses qualités de compositeur et aussi d’arrangeur, qu’il met ici en totale évidence.

Cette galette est un Objet Musical Non Identifié à l’image de son créateur, espiègle, délicat, technique et accessible à la fois.

Entre classique et jazz, des ponts ont souvent été construits, faisant parfois grincer les oreilles des puristes, mais ici Stéphane Guillaume semble avoir fait la synthèse des deux, comme s’il n’était plus possible de classer, et tant mieux. Empruntant au classique la couleur acoustique des instruments et la rigueur harmonique, glissant des chorus et des percussions plus jazzistiques sur certaines plages, le voyage musical proposé est tout à fait singulier.

Mes préférences vont à « Yedi », « Ambivalence », « Navarinou Road » et son solo de basson, « Hearsay » et « Like an angel ».

Parmi les 12 pièces, une majorité de compositions originales, une reprise de Vince Mendoza (Metropole orkest, WDR big band) et une de Didier Lockwood viennent compléter le parcours doux et élégant de ce « flux d’impressions », traduction très approximative de ma part, mais qui me semble assez bien coller finalement.

Si tout comme moi, vous étiez passé un peu à côté, de cette sortie… mieux vaut tard que jamais !

Par Vince

INC/SES

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