Hugh Coltman et Kaouann trio au Rocher de Palmer

Kaouann trio

Mercredi 12 février 2025
Gaëtan Larrue : accordéon
Nolwenn Leizour : contrebasse
Franck Lemeyrégie : percussions

La soirée débute par la prestation de « Kaouann », un trio régional d’un format tout aussi insolite que séduisant. Contrebasse acoustique, percussions et accordéon, ce n’est pas commun.
Le discours est intimiste et expressif. La narration est simple mais richement agrémentée d’une technique au service du propos. Les mélodies s’égrènent sous les doigts de Gaëtan Larrue dont l’accordéon souffle des mélodies dansantes qui nous entrainent assez loin. La rythmique aussi invite au voyage, tant par ses couleurs que par ses influences ensoleillées. Les ambiances sont douces et rêveuses, subtiles et féminines, et pour cause « Le rêve d’Irène », « Aphrodite » et « Gribouille in Wonderland » sont des compositions de Nolwenn. Les influences du groupe viennent des mers chaudes, de l’océan Indien et des caraïbes… tout un programme.

A voir la belle complicité sur scène, on peine à croire qu’il ne s’agit que du second concert du trio dont on ne présente plus les membres, bien connus dans la région et au-delà évidemment.
En 2007, Gaëtan Larrue intègre le conservatoire des danses et musiques des landes en classe musique actuelles et amplifiées puis il se perfectionne au conservatoire de Bayonne.

Actuellement, il se produit avec le groupe bordelais « Julien Loko Irish Band » et intervient dans le duo « Saudade » (accordéon, voix) aux côtés de la chanteuse Sandrine Régot ainsi que dans le groupe « Casamento » lorsqu’il ne dirige pas son propre groupe « GL Project ».

Nolwenn Leizour commence la contrebasse en 1993 au conservatoire de Bordeaux, et parallèlement à sa formation classique elle découvre l’univers du Jazz. Rapidement elle intègre diverses formations du jazz régional comme Alex Golino quartet, Hervé Saint-Guirons trio, le Confluent big band ou encore le Roger Biwandu Bordeaux Quintet, qui lui permettent de se produire sur toutes les scènes de la région Nouvelle-Aquitaine.

Percussionniste éclectique et polyvalent, Franck Leymerégie s’est passionné très tôt pour les musiques de la grande Caraïbe et de l’Océan Indien. Au fil des rencontres et de ses riches collaborations avec des artistes de tous horizons, il a construit son univers musical, à la confluence des traditions et de la modernité, comme avec Akoda, autre trio bordelais avec lequel il collabore (Valérie Chane Tef, pianiste et chanteuse et Benjamin Pellier à la basse).
Son un jeu inventif, fougueux et intime à la fois, apporte une originalité et une coloration uniques au trio. Ses solos mêlés au son acoustique de la contrebasse, le tout subtilement saupoudré avec quelques effets sur l’accordéon, nous embarquent au large vers l’horizon, tels les alizées soufflant dans une voile.
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Hugh Coltman

Hugh Coltman : voix, harmonica
Matthis Pascaud : guitare
Laurent Vernerey : basse
Raphael Chassin : batterie

Après 45 minutes de grande traversée au son des compositions de Nolwenn, Gaétan et du classique de la musette revisité « Indifférence », le Rocher 650 fait escale en Angleterre.

Hugh Coltman, chanteur-crooner britannique bien connu en France où il s’est établi depuis 1999, revient avec un nouveau projet très personnel.
Sa carrière solo débute en 2004 avec son premier album, « Stories From the Safe House » et il commence à bien tourner. Il assure notamment les premières parties de Thomas Dutronc et finit par retrouver « The Hoax », les anciens acolytes de ses débuts sur scène.
En 2012, il accompagne Eric Legnini sur la tournée « The Afro Jazz Beat » et s’installe alors dans le cercle assez fermé des chanteurs de jazz européens puis devient double lauréat des Victoires du Jazz.

En 2022, avec l’album « Night Trippin’ », un hommage à Dr. John réalisé conjointement avec le guitariste Matthis Pascaud, il dévoile une nouvelle facette de sa personnalité musicale.
C’est dans élan que « Good Grief » (bon sang en french) voit le jour, une nouvelle galette faite de compositions personnelles et sensibles, au folk doucement teinté de blues et de jazz.

Le concert débute par un titre assez court, au style rock traditionnel, dans une ambiance sombre et feutrée. Plus blues que jazz, le second morceau a un caractère un peu plaintif, voire mélancolique et cela lui va bien.
Lorsque Hugh enfourche l’harmonica, le concert prend alors une autre couleur, à la fois plus chaude et plus chantante.

Hugh prend la parole et n’oublie pas de rendre hommage à la prestation de Kaouann.
Il parle de ce sixième album solo, concocté avec son compère Matthis Pascaud. Il évoque à la fois la force de la filiation, les tourments du deuil, l’aventure de la parentalité, le temps qui passe. Un voile de chagrin, un brin de nostalgie et de saudade british s’entend sur ces balades intimistes, marquées par la perte de son père et les turpitudes de la vie.
Parmi ses nouvelles chansons, celle sur le rôle de père, sur ce qu’il transmet à son enfant ; l’harmonica adoucit cette ballade intime au son minimaliste, le genre de morceau sur lequel on ne peut pas se cacher.

« C’est un peu un album bilan, celui qu’on fait après la cinquantaine, ce qui s’est passé avant, on regarde aussi devant ce qui arrive », confie Hugh Coltman avec ce petit accent qui fait tout son charme.

Sur la composition de Mathis Solo « keyboard warrior », Laurent Vernerey qui s’était fait discret jusque-là, décoche un solo de contrebasse époustouflant.
Debout, arcbouté sur sa guitare, Hugh Coltman envoie un gros solo. Il est à fond, s’accroche au micro, ça chauffe. La batterie emboite nerveusement le pas dans cette fièvre qui ne retombera pas jusqu’à la fin du spectacle.

« Midlife crisis » clôture le concert. Hugh y délivre un solo d’harmonica remarquable, vif et enjoué, paradoxalement.

En rappel, une reprise de Tom Waits et le quartet tire sa révérence.

Hugh Coltman révèle dans ce projet ses fragilités, son côté sombre, confirmant que de l’ombre, il peut aussi jaillir de la lumière.

Philippe Marzat pour les images, Vince pour les bavardages.

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