Mères Océans – Christophe Panzani

Un partage intime bien au-delà des mots…. au plus proche des notes.

Oui, un partage profond d’une musicalité toute particulière procurant des sensations de plaisir, des transmissions de valeurs, de messages… Voici ce que ce que nous partageons selon chacun à l’écoute d’un album.

Certes me direz-vous ! Cela va de soi… Toutefois le saxophoniste français Christophe Panzani nous propose ici son propre style accompagné de notes d’une identité profonde progressivement venues de son for intérieur. C’est ainsi qu’il a décidé de nous délivrer les 9 titres de ce nouvel album.

Mères Océans est un véritable panel de son intimité, de ses souvenirs qu’il consacre à sa défunte Maman. Les titres ont été composés en majorité de son vivant avec pour objectif : tout lui dire avant qu’il ne soit trop tard.

C’est tout simplement digne d’un tel artiste mais aussi tellement symbolique. D’ailleurs aurait-il pu faire autrement en nous proposant une promenade si authentique ? Si vous le désirez, je vous invite avant de poursuivre : prenez un instant afin de ressentir à votre manière la symbolique d’une telle conversation sonore……. Déjà un avis, ou bien encore confus pour le moment. Je vous invite humblement donc à plonger dans la vaste étendue d’eau proposé par Christophe Panzani.

Tout d’abord cet artiste arbore un talent personnel sans égal mais également une expérience multi-sonore pour cette expérience unique pour un jazzman.

Nombreux sont les artistes comme lui à avoir pérégriner sur plusieurs tableaux de la grande sphère du jazz. Ces talents lui permettent bien évidemment : multi-instrumentiste (Saxophoniste ténor, clarinettiste, flûtiste), il est aussi arrangeur et compositeur. A côté de cela l’ouverture musicale du leader de cet album l’amène à travailler sur des projets extrêmement variés. Comme précisé plus bas, son éclectisme musical est sans pareil, ces expériences symbolisent la recherche permanente de l’émotion et son dévouement pour la musique. Ce n’est d’ailleurs pas anodin : il est sacré révélation jazz aux Victoires de la musique en 2020.

Écoutez ! Voici le premier titre : une douce mélodie qui nous mène vers les flots de l’album : A pas lents. Sous forme d’une balade, elle introduit la carte postale élaborée par le saxophoniste entremêlant avec lui le piano et la batterie sur tout l’album. Des petites histoires, des anecdotes, des petits instants simples et si frais, des relations en famille se suivent alors sur différents tempos, surfant sur ses expériences musicales. Certaines parties de titres peuvent d’ailleurs nous paraître en dehors de l’harmonie. Mais nous ressentons ce positif tout comme ce négatif : Christophe Panzani ne triche pas, la vie est faite ainsi. Ambiance atmosphérique avec le titre Les Corps Chauds qui nous émeut avant de savourer une nostalgie peut-être avec Le Gâteau aux Noix puis le titre Sans les Mots qui se révèle « avec les notes ». L’emploie des sonorités électroniques se retrouve sur plusieurs titres comme Tempus Fugit par exemple. Je ne peux manquer d’évoquer le dernier titre Regarder la Mer s’éloigner qui illustre une sorte de dernier adieu avec un final sous le son des cymbales. 

Les hommages par des jazzmen, nous connaissons. Mais cet album constitue une tout autre démarche. Elle est extrêmement personnelle et Christophe Panzani et ses compères qui permettent cette belle dynamique nous font l’honneur de mélanger la douceur, l’énergie, l’électro, la poésie des sentiments et l’Amour. Merci donc pour ce partage devant la Mer qui s’éloigne.

Christophe Panzani (saxophone ténor, clarinette, clarinette basse, flûte alto, programmation)
Tony Paeleman (piano, claviers)
Enzo Carniel (piano) sur Tempus Fugit et À Pas Lents
Guilhem Flouzat (batterie)
Antoine Pierre (batterie) sur Tempus Fugit et Les Corps Chauds

Christophe Panzani (Saxophone ténor)

Le funky-jazz hybride des débuts d’Electro Deluxe, il connaît ; le fusion jazz-oriental avec Fayçal Salhi, il pratique ; le blues-créole avec Roland Brival , il maîtrise tout comme la Soul-RnB, le Hip Hop. Un globe-trotter qui va plus loin en explorant le son rock mêlé à l’electro (117 Elements), le jazz teinté de sons afros avec la chanteuse Somi. Je le précise encore : un touche à tout musical avec le Big Bang de la regrettée Carla Bey. Entre plusieurs albums en solo, il poursuit de multiples projets jazz avec Hugh Coltman, Gauthier Toux, The Drops, la talentueuse Anne Paceo…

Je ne peux tout citer mais vous l’aurez compris : son utilisation de ses instruments s’étend bien au-delà de la palette sonore habituelle. Il s’agit de l’un des musiciens les plus sollicités de la scène française.

Ses compères

Pour un projet aussi intime, me diriez-vous : il est très compliqué de choisir ses complices. C’est en cela que les quatre artistes qui suivent ne sont sur cet album par hasard.

  • Une touche expérimentale aux multiples facettes forgées au sein de différentes formations musicales.

Tony Paeleman est aux claviers et piano : Pianiste et claviériste français, il a lui aussi donné de ses couleurs aux projets d’Anne Paceo. Il collabore avec d’autres artistes de la même génération comme V. Peirani, E. Parisien… Ses projets ont évolué sur plusieurs tableaux : classique jazz, rap-jazz, puis vers un jazz électrisant (album The Fuse).

  • Une justesse élégante étoffée d’un affinement tout particulier aux sensibilités.

Guilhem Flouzat à la batterie qui a comme beaucoup était sideman de nombreux jazzman comme Youn Sun Nah, Eric Legnini, Sullivan Fortner et complice de bien d’autres comme le talentueux Tigran Hamasyan. J’évoque surtout son album Portraits car ses compositions rendent hommage aux musiciens qui l’inspirent au travers de portraits musicaux.

  • Pour certains titres, le complément mélodique avec Enzo Carniel au piano sur Tempus Fugit et À Pas Lents. Mais aussi un supplément nécessaire aux percussions avec Antoine Pierre sur Tempus Fugit et Les Corps Chauds.

Par Julien Motard

www.christophepanzani.com

https://www.facebook.com/LesMauvaisTemperaments/?locale=fr_FR

Label : The Drops Music