Chocho Cannelle – « Yo te cielo »
Pépite 5 étoiles
Léo Danais : Batterie et compositions (1,2,3,4,6,10)
Arthur Guyard : Piano, claviers et compositions (5,7,11)
Camille Heim : Harpe électro-llanera, compositions (1,6,9)
Timothé Renard : Clarinette, clarinette basse, compositions (8,12)
Chocho Cannelle est un quartet initié à la base par Léo et Camille puis complété par Arthur et Timothé en 2020. La particularité du groupe est d’associer de façon atypique 4 instruments : harpe électro, clarinette, claviers et batterie, leur prestation a été couronnée par le premier prix au concours Jazz à La Défense en 2022. Après un premier EP qui a conquis la « jazzosphère » en 2023, « Yo te cielo » est leur premier album.
Ce titre mystérieux est inspiré d’une phrase de la poétesse mexicaine Frida Khalo que l’on peut traduire par : « Peut-on inventer des verbes ? J’aimerais t’en dire un : Je te ciel, ainsi mes ailes s’étirent, énormes, pour t’aimer sans mesure ». Quelle belle image !
Les 4 musiciens ayant composé pour cet album, une palette irisée de mélodies riches et variées viennent nous cueillir pour nous transporter ailleurs, dans leurs univers solaires aux sonorités uniques et aux rythmes subtils.
Mes morceaux préférés :
« Prélude » : La harpe électro-llanera à 37 codes de Camille ouvre le bal. (Pour davantage d’informations sur Camille et cet instrument reportez-vous à la chronique sur le site Action Jazz du 12/06/24 de Philippe lors du concert du groupe au festival girondin Jazz 360). Le son raffiné, mélodieux et coloré de cet instrument se marie admirablement avec celui de la clarinette de Timothé.
« High Point » : Batterie, clavier et harpe (en mode basse électrique de la main gauche) ancrent le tempo répétitif sur lequel virevolte la clarinette, puis la mélodie prend le pas, piano et clarinette se répondent, impros et écriture se mêlent hardiment !
« Cinque Terre » : Evocation de ce lieu magique sur la côte italienne escarpée après Gênes où se nichent 5 beaux villages. La clarinette basse jongle avec le clavier et les basses de la harpe puis le piano suave joutent avec les jeux de baguettes du batteur et les volutes de Timothé : étonnant !
« L’hystérie du mec » : La batterie joue la star sur ce morceau écrit d’ailleurs par Léo Danais et tous l’entourent de sons tantôt aériens (harpe main droite et clavier), tantôt totalement free (clarinette et tous en liberté totale), c’est foisonnant et plein d’énergie créative.
« Nuotare » et « Asarlai » nous ramènent vers sérénité et poésie pure où cordes basses et hautes, notes enluminées du soufflant, effets du clavier et batterie (baguettes et peaux) nous baladent joliment.
« Valse à Jeanne » : La clarinette basse surfe sur le clavier et la batterie qui impulsent un leitmotiv en boucle, les différents effets nous propulsent dans un folklore imaginaire sur ce tempo de valse lente.
« Yggdrasil » : Sur cet « arbre monde de la mythologie nordique » les 4 instrumentistes nous prennent par la main pour danser sur un groove délié où le piano poétise et où chacun rivalise de sonorités envoûtantes.
Bref, un album qui ne ressemble à nul autre, aux sons métissés portés par des compositions très originales où chacun des 4 protagonistes a insufflé sa patte. « Yo te cielo » estimado disco !
CVE Prod/Modulor Music sortie le 27 septembre 2024
Chronique de Martine Omiécinski le 24 septembre 2024
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