Rob Wagner Trio – Lost Children

Rob Wagner : Sax Soprano, Alto, Ténor, compositions
James Singleton :
Contrebasse, Boucles
Ocie Davis :
Batterie

Quatrième production de Benjamin Lyons, enregistré dans les conditions que nous savons, par Mark Bingham, le 6 juin 2005, juste avant le désastre de l’ouragan Katrina, Il ne sera édité et distribué qu’en 2006. Présenté en pochette carton simple (donc sans commentaire), on devine qu’il est destiné principalement à être diffusé essentiellement dans les salles de concerts, d’où les acquéreurs viennent d’entendre l’équivalent de la musique incluse et ne demandent pas plus de détails !

À cette époque

Rob tourne toujours au ‘dba’ de Frenchmen street de Nouvel-Orléans, jusqu’aux désastre de l’ouragan.

James courre le gig, homme à tout faire il s’installe et fait merveille dans tous les styles.

Ocie, que connais déjà Benjamin, vient d’arriver à Nola et suit des courts à l’université de musique.

Si la présentation de la galette est sommaire, la qualité d’enregistrement est remarquable. La présence des musiciens est réelle, fermez les yeux… ils sont là !

Les thèmes ne sont pas que prétexte à expressions, ce sont de vraies chansons bien ficelées, variées, pour certaines, dans d’autres conditions, elles pourraient même recevoir des paroles…

– Le concert commence par un titre plaintif, tutti de ténor et d’archet soutenu d’un déferlement de coups assénés avec force et vigueur. Le sax s’envole dans une ascension coltanienne avant de revenir au thème, en tutti.

– Encore au ténor, la tessiture de l’instrument est explorée aller-retour, émerge un thème, flou mais reconnaissable par sa sobriété, suivi par l’archet et propulsé par les fûts terribles et cymbales vibrantes.

– Le 3ème morceaux, au titre éponyme de l’album, présente un soprano élégant sur une balade en 3/4, rythme souvent utilisé dans ce disque. Le pizzicato alterne avec l’archet, se mêle au chorus de batterie, revient sur le thème en conclusion.

– Une autre balade, aux élans plus mystiques, évoque un chatoiement qui semble sortir tout droit d’un souvenir-hommage aux compositions légendaires d’Ornette (Lonely Woman?)

– Au ténor, de nouveau en 3/4, des allures de valse rêveuse, boucles de contrebasse enivrantes, avec effets d’échos et réverb., spatial. Retour du sax, la danse atterrit.

– Un chant finement chaloupé en croches pointées voyageuses. Digressions sages mais pointues, lyriques. La contrebasse en solo s’étale en richesses et profondeur. Fin finement ciselé !

– Balade sur un fil, en somnambule, au milieu de la nuit, des nuits. Contrebasse attentive et batterie en alerte servent de filet. Trilles de notes (souvent utilisées par Rob) pour rétablir l’équilibre nonchalant d’un acrobate rêveur.

– La nuit, de nouveau, mais d’un pas rapide, presque en courant, après une ombre, un souvenir (?). Coins sombres et flaques de lumières. Batterie en urgence dans une rue vide. Course haletante sans but.

– ‘When Sax was King’. Plein feux sur l’instrument qui se rappelle ses 100 ans d’histoires, avec tics, growls, effets de styles, un peu prétentieux mais indispensable. Avec pas de danse… Fait penser à certains ‘saxophonistes’ actuels usant et abusant de ce genre d’effets jusqu’en faire une signature. C’est plus rigolo ici, en dérision.

Fin du concert. En bis, suffit d’appuyer sur la touche Play. Et c’est reparti, chouette !

Bien beau concert. Merci Benjamin et Mark. Bravo les artistes !

Alain flèche

VALID RECORDS

https://robwagnertrio.bandcamp.com/album/lost-children