Tarab et Plan à 3 – Soirée Découverte Jazz & Musiques du monde
Pôle Culturel Évasion d’Ambarès – 20/03/2025
Le Pôle Culturel Évasion d’Ambarès et Lagrave est un lieu incontournable situé à quelques lieues de Bordeaux, pour y découvrir en famille nombre de manifestations et de spectacles. L’éventail est large puisque, sans tout citer, il peut s’agir de danse, de cirque, de théâtre et de musiques de divers courants, comme la salsa, l’irlandaise, le slam, le hip-hop, la world, le contemporain et le jazz multi-formes.
Ce soir-là était proposé une soirée « Découverte Jazz & Musiques du monde » en deux parties, avec des formations originaires de notre beau département : Tarab et Plan à 3. Des groupes à l’âme généreuse, dont les univers différents ont invité un public venu en nombre à des escapades colorées, souriantes et surtout très attachantes.
Tarab
C’est par un périple ensoleillé en divers lieux d’Orient qu’a débuté ce concert, un vrai bouquet de fleurs de poésie, aux parfums délicieusement enivrants. Tarab, qui peut signifier « émotion esthétique » en langue arabe, est le beau projet de la chanteuse violoniste franco-tunisienne Dorra Saadi que nous découvrions et d’Eddie Dhaini, musicien franco-libanais d’origine, dont nous connaissions les grands talents de guitariste, mais c’était sans compter ceux qu’il a aussi prouvés à l’oud et à l’accordéon ! Nous avons été ravis de retrouver à leurs côtés les deux sérieuses figures du jazz régional que sont Yori Moy aux percussions – mais il joue de tant d’autres instruments avec pareille maîtrise – et fervent adepte des musiques orientales, et Louis Laville dit Vendeen, maître ès contrebasse, lui aussi friand d’intrépides échappées musicales.
Bercés par le charme envoutant de la voix de Dorra Saadi, accompagnée de son violon, et par la fraternelle complicité et le jeu magnifique du reste du groupe dont la maitrise instrumentale inspirée force au respect dans un tel contexte, nous avons ainsi traversé divers pays comme la Tunisie, le Liban, l’Egypte et l’Algérie, grâce à des thèmes interprétés d’une façon presque spirituelle, l’émotion traversant la salle, de « The Mirrors of my soul » (Rim Banna) à « Haramt ahebak » (Warda Al-Jazaira), en passant par quelques poignants traditionnels. L’impression d’un vibrant surgissement de leur histoire native ressortait des morceaux tels qu’ils furent interprétés, nous plongeant au cœur de la grandeur de la musique arabe et de ces pays qui continuent à l’écrire, à la chanter et à en perpétuer les messages, exprimant joies, souffrances des injustices et mélancolique sagesse impuissante à tout guérir.
Après ce beau concert qui a séduit une assistance prompte aux cris de joie et aux applaudissements, souhaitons le meilleur à Tarab, le succès qu’ils méritent, d’autres concerts et un prochain disque, pourquoi pas ? Il n’est pas interdit de rêver, les poètes de tous horizons nous y poussent, alors écoutons-les !
Merci à Eddie Dhaini pour la set-list :
« The Mirrors of my soul » (Rim Banna)
« Tallou hbabna » (Zaki Nassif)
« El bent el shalabeya » (Traditionnel)
« Hawwel ya ghannam » (Traditionnel)
« El shayyalin » (Rima Khcheich)
« Bessaha Tla’ayna » (Traditionnel)
« Haramt ahebak » (Warda Al-Jazaira)
Par Dom Imonk, photos David Bert
https://www.instagram.com/_tarabmusic_/
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Plan à 3
Il y a dans l’accordéon une force vive qui, même dans les moments les plus tristes ou préoccupés, efface les larmes et les remplace illico par des sourires qui valent tous les clairs de lune, et un Pierrot qui te nargue, comme l’est Pascal Lamige, l’un de ces musiciens magiciens qui savent produire ces effets et peuvent, comme peut le faire le plus brûlant des blues, donner à des notes mélancoliques, des irrépressibles envie de fête et de consolation. C’est vrai que Léo Ferré a dit un jour que « Le bonheur c’est pas grand-chose, c’est juste du chagrin qui se repose »… Alors désolé mais pas tout à fait d’accord Maestro ! Pensons plutôt le contraire et persuadons-nous de l’inverse, le chagrin, c’est juste du bonheur qui dort ? Bah oui, tentons-le ! Et si on le veut, on peut assurément lui botter les fesses et dégager ces noirs nuages pour quelques moments de ciel bleu ! Et en l’occurrence, avec Pascal Lamige à l’accordéon et ses lumineux compères Christophe Maroye à la guitare et Stéphane Desplat à la batterie, auxquels s’est joint Eddie Dhaini en invité à la guitare sur la fin du set , c’est la nuit qui s’éclaire grâce à des milliers d’étoiles qui la rendent belle, d’un bleu pur, aux mille éclats de joie fragile et de tendresse native.
Les cv de Pascal Lamige et de ses complices sont impressionnants, leurs sites respectifs en témoignent. Clair que ce sont de sévères sorciers des sons et des tendances, au plan des instruments et des manettes studio. Mais ce soir c’est plus une sorte de récréation (maitrisée quand même) entre potes. Place à la racine de l’inspiration et à l’intimité profonde des sonorités…et de l’âme d’une chanson. L’art du songwriting ça ne compte jamais pour des prunes ! Certes un peu de boitiers d’effets par-ci par-là, léger, mais après c’est le feeling, la force collective et celle des morceaux finement choisis et interprétées, dont vous trouverez la set-list en pied d’article.
Les compositions de Pascal Lamige sont un vrai bonheur et se mêlent à ravir à des reprises classe qui nous font presque faire le tour du monde, d’Amérique du Sud en guinguettes joyeuses, et nous poussent à tanguer à l’envi, de canapés cheminées d’hiver confortables en terrasses estivales volubiles, la vie quoi ! Juste pour teaser, citons simplement « Esperanza l’Aranesa » (M.Perronne), « Thank You Marcel » (Pascal Lamige) ou encore « Je chante pour passer le temps » (L.Aragon / L.Ferré), et écoutons-les, ainsi que tous les autres morceaux, comme on déguste un élixir rare, le meilleur des remèdes à la morosité ambiante !
Un concert émotion qui clôture avec grâce cette belle soirée dont on se souviendra, et qui nous pousse à suivre ces artistes dans leurs parcours futurs. Un bon coup de chapeau et un grand merci à ces deux formations, à Pascal Deliac responsable du Pôle Culturel Evasion de la Ville Ambarès et Lagrave, à David Bert pour ses superbes photos, au fidèle public et à toute l’équipe du Pôle. Nous reviendrons vous voir, c’est chose certaine !
Merci à Pascal Lamige pour la set-list :
« Miju Song » (Pascal Lamige)
« Chloroquiña » (PL)
« Fox-Fox 21 » (PL)
« La Marine » (P.Fort / G.Brassens)
« Esperanza l’Aranesa » (M.Perronne)
« Adelino’s Tango » (PL)
« Thank You Marcel » (PL)
« L’accadienne » (la botine souriante)
« Indifférence » (T.Murena / J.Colombo)
« Je chante pour passer le temps » (L.Aragon / L.Ferré)
Par Dom Imonk, photos David Bert
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